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RETOUR AU MAROC
25 avril 2013

Randonnée dans le djebel Siroua

DSC_0058La vue depuis le camping sur Talouine qui est la capitale du safran nous verrons les cultures tout au long de notre randonnée.En fait en ce moment ce ne sont que des plantes séches, en aout il commenceront à les irriguer pour la précieuse récolte qui aura lieu en octobre et novembre.

Dimanche 21 avril

Après une nuit quelque peu agité (stress du départ), nous voici à notre rendez-vous à 7H à la maison du safran de Talouine : un tas d'affaires à charger nous attendent sur le trottoir avec notre guide pile à l'heure ; des passants nous aident à charger le CC et nous voilà partis pour une cinquantaine de kms d'abord par une nationale (reliant Agadir à Ouarzazate infestée de traquenards de toutes sortes) puis par une route de montagne (en bien meilleur état bien qu'étroite, ce qui ne nous gène guère car pratiquement pas de circulation). Nous arrivons au village d'Assey où on nous fait garer sur la place du souk et où un gardien surveillera le CC pendant notre absence. C'est ici qu'à lieu le marché hebdomadaire qui réunit tous les villages de la montagne.

Le muletier et la mule sont là, dernières vérifications, on charge et c'est le départ pour 4 jours de marche.  

DSC_0060 une mule très docile

Nous semblons d'abord fuir la montagne, nous nous dirigeons vers les gorges de Tislit, que l'on aborde par le haut : c'est grandiose mais on n'a encore rien vu ! Nous traversons un village et nous constatons que les villages ne sont reliés entre eux et à celui où nous sommes garés que par des sentiers étroits parcourus par les mules, les ânes ou les gens à pied. Les villages que nous rencontrerons sont tous très gais, on entend les rires au loin bien avant de les aborder, très animés et très paisibles à la fois. Ils sont situés aussi à proximité d'eau, ils sont donc très verts, très fleuris, très photogéniques pour nous.

Nous suivons le cours du ruisseau et arrivons dans le fond de la gorge et là on reste médusé par le spectacle : un gros troupeau de chèvres et de moutons venus se désaltérer grimpe de partout sur ,les rochers, le spectacle est féerique ….

DSC_0066 descente vers les gorges

DSC_0071 on chemine au dessus 

DSC_0073 une entaille sombre et profonde

DSC_0080 traversée de village

DSC_0081 la vie au village

DSC_0085 un passage dans la gorge

DSC_0087 

DSC_0089 un paysage fantastique

Puis nous continuons notre chemin cette fois face à la montagne en empruntant une vallée (si l'on peut dire nous sommes à plus de 1500 ml). Nous traversons de nombreux villages certains très gros, ils sont entourés de cultures en terrasses, des arbres fruitiers, des céréales (blé, orge...)et du safran. Tout est irrigué par des canaux qui parcourent la montagne. On voit les paysans dans les champs avec un gros piochon triangulaire qui leur sert à ouvrir ou fermer les « rigoles » d'irrigation, c'est le travail des hommes. Les femmes sont plus haut, on les entend parler gaiement, s'interpeller de loin en loin : elles coupent des herbes à la faucille, le dos courbé jusqu'à terre, elles en font des tas les attachent en ballots et les chargent sur leur dos. Leur fardeau est énorme et elles sont semblent tituber sous le poids. D'autres font la lessive dans le torrent et étendent le linge sur les pierres. On trouvera même une petite fille qui ne devait pas avoir plus de 10 ans en train de faire une énorme lessive toute seule avec un tour de main remarquable et un joli sourire en nous voyant passer !

DSC_0101 village et cultures

DSC_0093 maison en pierre

DSC_0096 jour de lessive

DSC_0168les femmes sous leur fardeau

DSC_0170

En fin de journée nous nous arrêtons sur une terrasses à 1800 ml pour camper. Le froid tombe vite. Le guide fait à manger, le muletier nous sert. Nous mangeons seuls. Eux mangerons après nous . Ils reprendrons ce qu'on a laissé et accommoderons nos restes. Il n'y a rien de scandaleux, c'est comme ça ! On a essayé de changer ce mode opératoire mais impossible de les faire manger avec nous. A la réflexion ce système évite tout gaspillage même si pour nous c'est bizarre...

Le guide monte notre tente, résultat catastrophique.... demain nous le ferons nous même...

Sitôt le repas pris, Mourad nous dit « bon, on va se coucher. Il n'est que 8 heures ici mais il fait nuit à cause du décalage de 2 h, il fait froid et puis il y a une certaine fatigue dans l'air..., nous avons dû parcourir une vingtaine de kms et même si nous n'avons pas pris beaucoup d'altitude en fin de compte on n'a fait que monter et descendre aussi nous nous endormirons très vite.

Lundi 22 avril

Mourad a dormi à la belle étoile dans son sac de couchage, il nous dit qu'il ne supporte pas d'être enfermé et qu'il dort ainsi même en hiver. Le muletier est reparti dans la nuit par les sentiers escarpés rejoindre sa famille au village qu'on traversera aujourd'hui ; il nous a rejoint au petit jour et il est frais et dispo comme il le sera tout au long de la randonnée..

Nous partons de bonne heure après un copieux petit déjeuner café, ou thé, lait, beurre, confiture, jus de fruit, fromage... Aujourd'hui nous traverserons un seul village à 2200 ml d'altitude sur le flanc de la montagne . Avant d'y arriver nous découvrirons dans la falaise qui lui fait face un agadir très ancien mais encore en fonction : c'est un grenier collectif situé dans un site le plus inaccessible possible, donc facilement défendable, pour mettre mettre à l'abri des pillards (au temps où il y avait des invasions)  les réserves et richesses des familles du village, les papiers officiels... . S'il appartient à la communauté dans son ensemble, chaque famille y dispose d'une « loge ». A l'heure actuelle il reçoit seulement les récoltes.

DSC_0105 l'agadir bien caché dans la falaise

Tout autour du village nous remarqueront de très nombreuses aires de battage : il faut s'imaginer un pieu au milieu sur lequel est fixé une longe qui retient une mule, laquelle tourne autour du pieu, au sol les céréales ; la mule foule ainsi les épis et il n'y aura plus qu'à recueillir les grains.

En traversant le village une personne nous aborde et nous offre le thé sur la terrasse de sa maison. Cette personne est le responsable de l'association des muletiers pour tous les villages que nous avons traversés . Une quarantaine de muletiers y sont affiliés ; Chaque fois qu'un trek se décide les guides sollicitent le responsable qui nomme un muletier à tour de rôle pour faire partie de l'expédition. En contrepartie chaque muletier reverse une partie de son salaire à l'association (20 dh par jour ) ; cette contribution sert à la collectivité des villages participants pour les travaux d'intérêt général : par exemple ce village à 2200 ml a eu cette année, grâce à ce système, l'adduction à l'eau potable.

DSC_0106dans le dernier village

DSC_0107  les aires de battage

en continuant notre chemin arrivé à un col complètement isolé 2 petites filles jouent pieds nus, nous trouverons, leurs mères plus loin qui descendent  de la montagne chargées de leur fardeau d'herbe.

DSC_0109

Nous continuons notre montée pour arriver aux bergeries à 2700 ml d'altitude.Aujourd'hui nous avons parcouru encore une vingtaine de kms. Nous apercevons juste au dessous de nous des terrasses cultivées dont le vert tranche avec les rochers qui les entourent. Un homme et son fils laboure leur lopin de terre avec un âne, et ensuite il finiront la journée en irriguant d'autres parcelles. Ils sont très loin de leur village (4h de marche marocaine donc rapide) , ils montent donc pour plusieurs jours et dorment dans une bergerie . Pour l'instant il n'y a aucun bétail, nous verrons arriver le premier troupeau demain une dizaine de vaches.

DSC_0121 les bergeries à 2700 ml,mais le siroua reste invisible

DSC_0123 labourage

Nous trouvons un abri dans un enclos. Pour y entrer il faut se mettre mettre 4 pattes l'ouverture étant destinée aux moutons ou chèvres ou passer par dessus le mur de pierre.

Avec Dany nous montons la tente ce soir elle sera bien tendue ! Mourad et le muletier dorment à la belle étoile. Le repas sera glacial malgré l'abri des murs il y a du vent . La soupe bien chaude ne suffira pas à nous réchauffer et nous trouverons avec plaisir la chaleur de nos duvets dés 19h30.

Cet endroit sera le camp de base pour l’ascension du Siroua. Dany et le muletier Abdelraman le muletier y resterons, tandis qu'avec Mourad nous partirons à 6 h du matin. Nous n'avons pas encore vu le Siroua devant nous il y a une haute montagne qui nous cache ce qu'il y a derrière.

DSC_0126 installation dans un enclos 

DSC_0125 préparation du repas

DSC_0127 il faut se couvrir

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Bonjour , nous sommes une famille de 5 avec 3 enfants dont le dernier à 4 ans. Nous envisageons une randonnée avec des mules dans le secteur de Trafraout/ Talouine. Avez vou été satisfaits de votre guide? Nous le recommanderiez vous pour un petit trek de 3 jours avec les enfants ? Si oui, pouvez vous nous transmettre ses coordonnées?<br /> <br /> Merci d'avance, nous avons hâte de découvrir ces magnifiques paysages que l'on voit sur vos photos.<br /> <br /> Gaëlle.
K
houhouhouhou!!!ce que mamie est belle toute emmitoufflée!!!!
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