Jour de chance....

Mardi 9 Avril

mardi 9 avril 

Nous devons être très impatients car, au lieu des 9h30 prévues, nous sommes sur la falaise à 8h30. Pas de Boujenah ! À 9h30 non plus. A 10h, nous lui téléphonons : il dort et nous le réveillons ! Il nous annonce qu'il se prépare, va chercher les sardines (= les appâts) et arrive. 10H30, toujours personne ! Nous lui téléphonons à nouveau et lui annonçons que nous allons le chercher à son domicile.

Enfin, le voilà, la pêche peut commencer. Je fais mon montage, le fait contrôler par Boujenah : c'est ok. Il me met les appâts ; on voit à peine la pointe de l'hameçon : c'est du grand art. C'est parti. A 5m les uns des autres, nous lançons notre ligne avec toute notre énergie.

Très rapidement, Boujenah, a une prise, mais comme pour le « vieux », hier, il ne peut la ramener. Lui non plus n'est pas content. Il nous dit que c'est un mauvais présage. Il nous change les appâts et remplace les bouts de seiche par des sardines entières. Et nous relançons nos lignes. Rien ne se passe. L'attente est longue. Quelquefois nous posons nos cannes. Nous les calons avec de gros cailloux pour les retenir au cas où....Boujenah nous dit qu'un jour une canne et son moulinet ont été entraîné au large et qu'il y en avait pour très cher. Nous sommes assis et si nous nous détendons peu à peu en admirant le paysage et surveillant les pêcheurs au loin,nous restons quand même vigilants. Bref nous attendons.

Tout à coup, sans préavis, ma canne se tend et le moulinet se met à « chanter »,(c'est à dire que le fil se déroule vite) , je saute sur mes jambes. Je crie : je crois que j'en ai un. Puis aussitôt, j'en ai un. Ma canne se plie littéralement en 2. elle va casser. Non elle résiste. Boujenah accourt, les autres aussi : il me dit de maintenir ma canne et il me laisse faire. Mais il m'est impossible de tenter quoi que ce soit, le fil se déroule de plus en plus vite. Je sens que si j'actionne le frein du moulinet, le fil va casser. Je reste ébahi par la puissance du poisson, rien ne peut l'arrêter . En désespoir de cause j'appelle à l'aide Boujenah. Je suis désespéré, je n'ai presque plus de fil sur mon moulinet (200m en ont été retiré par le poisson qui continue à tirer). Il me prend la canne, la fait travailler, la baisse, la remonte. La fuite du poisson cesse, le moulinet ne chante plus. Il faut maintenant tenter de le ramener. L'angoisse m'étreint. Et si le fil cassait maintenant ? Et si mon montage n'était pas assez solide ?  

 Toujours rien,

mais les choses vont aller très vite

 impuissant devant le poisson 

qui tirait j'ai dû passer la canne à Boujenah qui travaille le poisson

 j'ai l'angoisse 

Boujenah nous annonce que c'est un très gros poisson. Il se penche tant au dessus de la falaise, dans le vide, que Maryse doit le retenir par la ceinture du pantalon. Plus personne ne parle, nous avons tous une grosse boule au fond de la gorge. Tous nos gestes sont instinctifs. Il faut aider Boujenah, mais ne pas le gêner. Pour nous il est quasiment impossible de faire ce qu'il accomplit. Il nous en impose. Boujenah nous demande d'aller chercher les autres pêcheurs marocains, qui ont le matériel adéquat pour remonter la courbine (car s'en est une, et de belle taille). Personne ne l'a encore aperçu, mais il nous annonce qu'elle doit peser au moins 10 kg . Je prends le camping car et file à toute allure sur le bord de la falaise pour aller chercher nos aides . Ils sont à 500m, nous ont vus et ont commencés à nous rejoindre avec l'indispensable panierl. Il s'agit des 2 marocains que nous avons rencontrés hier : le « vieux et son fils » Merveille de la solidarité, tous se mettent à l'oeuvre.

  On essaie d'apercevoir la bête,

vu d'en haut elle n'a pas l'air bien grosse !

Du travail il y en a pour tous : Boujenah à la canne, Maryse qui le retient, le fils du pêcheur marocain qui lance le panier pour tirer la bête avec l'aide de Jean Pierre moi qui suis prisonnier de mes émotions et Dany qui prend les photos.

 

La courbine arrive en haut dans la liesse générale et les félicitations mutuelles tout le monde est heureux

 

Séance de photos et le pêcheur retourne à la pêche avec son père ravi pour nous , son aide est quelque chose de tout naturelle ici.

 Boujenah et le tireur de panier 

 ouf ! ils l'ont sorti

 il estime la prise à 10 ou 11 kg 

 Jean Pierre

Boujenah se propose de découper la courbine, heureusement pour nous, nous nous la partegerons et nos congélateurs seront bourrés.

Cette courbine a choisi mon hameçon, mais elle appartient à tous : à ceux qui ont participé à sa capture, car sans eux je n'aurai même pas vu la couleur de ses yeux, à Jean Pierre et Maryse qui nous ont accueilli dans leur journée de pêche, à Evan un de mes 2 petits fils passionné de pêche et que j'ai gardé dans ma tête tout au long de cette partie de pêche.

La soirée s'est prolongée fort tard autour d'un apéro et de grillade de fillets de courbine à la plancha ...succulent